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CORVUS-CORPUS



XLIII


CORVUS - CORPUS


Cette penderie rafraîchit.
Sévigné.


De quels fruits noirs se sont couverts les arbres morts ;
De quels fruits noirs comme un regret, comme un remords ?

De quel fruit sombre enténèbrant les feuilles sèches ;
Quel fruit obscur et quels fruits croassants, revêches ?

Quels fruits affreux, tantôt pendants, tantôt volants,
Dont, à l’entour, les cieux se sont faits tout tremblants ?

Quel fruit troublant, qui là s’abat et, là, s’envole ?
Ah ! des corbeaux la grappe funéraire et folle !

Ils ont volé, toute la nuit, ils ont volé
Vers d’autres bois dont le branchage est affolé

Des paysans pendus par le bon duc de Chaulnes,
Et dont les corps font trembloter les feuilles jaunes ;