Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 4.djvu/70

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
52
De l’esprit des Lois,


Je ne dis point que les vassaux ne pussent être soumis au comte, comme ceux qui ont un commandement particulier dépendent de celui qui a un commandement plus général.

On voit même que le comte & les envoyés du roi pouvoient leur faire payer le ban, c’est-à-dire une amende, lorsqu’ils n’avoient pas rempli les engagemens de leur fief.

De même, si les vassaux[1] du roi faisoient des rapines, ils étoient soumis à la correction du comte, s’ils n’aimoient mieux se soumettre à celle du roi.




CHAPITRE XVIII.

Du double service.


C’étoit un principe fondamental de la monarchie, que ceux qui étoient sous la puissance militaire de quelqu’un, étoient aussi sous sa juridiction civile : aussi le capitulaire[2] de Louis le débonnaire, de l’an 815, fait-il marcher d’un pas égal la puissance mili-

  1. Capitulaire de l’an 882, art. 11, apud vernis palatium, édit. de Baluze, tome II, p. 17.
  2. Art I & 2 ; & le concile in verno palatio, de l’an 845, art. 8, édit. de Baluze, tome II, p. 17.