clergé auroit-il été assuré de sa fortune ? Il ne l’étoit pas de son existence ; il traitoit des matieres de controverse, & l’on brûloit ses archives. Que servit-il de redemander à une noblesse, toujours ruinée, ce qu’elle n’avoit plus, ou ce qu’elle avoit hypothéqué de mille manieres ? Le clergé a toujours acquis, il a toujours rendu, & il acquiert encore.
État de l’Europe du temps de Charles Martel.
Charles Martel, qui entreprit de dépouiller le clergé, se trouva dans les circonstances les plus heureuses : il étoit craint & aimé des gens de guerre, & il travailloit pour eux ; il avoit le prétexte de ses guerres contre les Sarrasins[1] ; quelque haï qu’il fût du clergé, il n’en avoit aucun besoin ; le pape, à qui il étoit nécessaire, lui tendoit les bras : on sait la célebre ambassade[2] que lui envoya Grégoire III.
- ↑ Voyez les annales de Metz.
- ↑ Epistolam quoque, decreto Romanorum principum, sibi prædictus, prœsil Gregorius miserat, quòd sese populus Romanus, relicta imperatoris dominatione, ad suam defensionem & invictam clementiam convertere volusset. Annales de Metz sur l’an 741… Eo pacto patrato, ut à partibus imperatoris recederet. Frédégaine.