3°. La force principale de la religion vient de ce qu’on la croit ; la force des lois humaines vient de ce qu’on les craint. L’antiquité convient à la religion, parce que souvent nous croyons plus les choses à mesure qu’elles sont plus reculées : car nous n’avons pas dans la tête des idées accessoires tirées de ces temps-là, qui puissent les contredire. Les lois humaines au contraire, tirent avantage de leur nouveauté, qui annonce une attention particuliere & actuelle du législateur, pour les faire observer.
Des lois civiles qui sont contraires à la loi naturelle.
Si un esclave, dit Platon[1], se défend & tue un homme libre, il doit être traité comme un parricide. Voilà une loi civile qui punit la défense naturelle.
La loi qui, sous Henri VIII, condamnoit un homme sans que les témoins lui eussent été confrontés, étoit con-
- ↑ Liv. IX, des lois.