Page:Montesquieu Esprit des Lois 1777 Garnier 3.djvu/175

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
145
Liv. XXIV. Chap. XV.

pudeur ; & de cela les exemples n’ont pas été rares dans le monde. Aristote[1] dit que, dans ce cas, la loi permet que les peres de famille aillent au temple célébrer ces mysteres pour leurs femmes & pour leurs enfans. Loi civile admirable, qui conserve les mœurs contre la religion !

Auguste[2] défendit aux jeunes gens de l’un & l’autre sexe d’assister à aucune cérémonie nocturne, s’ils n’étoient accompagnés d’un parent plus âgé ; & lorsqu’il rétablit les fêtes[3] lupercales, il ne voulut pas que les jeunes gens courussent nuds.




CHAPITRE XVI.

Comment les lois de la religion corrigent les inconvéniens de la constitution politique.


D’un autre côté, la religion peut soutenir l’état politique, lorsque les lois se trouvent dans l’impuissance.

Ainsi, lorsque l’état est souvent agité

  1. Polit. liv. VII. chap. xvii.
  2. Suétone, in Augusto, ch. xxxi.
  3. Ibid.