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Liv. XIII. Chap. VI.

pratique d’Allemagne & lever ses tributs en argent, fit un réglement très-sage que l’on fait encore en Russie. Le gentilhomme leve la taxe sur les paysans, & la paye au czar. Si le nombre des paysans diminue, il paye tout de même ; si le nombre augmente, il ne paye pas davantage : il est donc intéressé à ne point vexer ses paysans.




CHAPITRE VII.

Des tributs, dans les pays où l’esclavage de la glebe n’est point établi.


Lorsque dans un état tous les particuliers sont citoyens, que chacun y possede par son domaine ce que le prince y possede par son empire, on peut mettre des impôts sur les personnes, sur les terres, ou sur les marchandises ; sur deux de ces choses, ou sur les trois ensemble.

Dans l’impôt de la personne, la proportion injuste seroit celle qui suivroit exactement la proportion des biens. On avoit divisé à Athenes[1] les citoyens en quatre classes. Ceux qui retiroient de leurs biens cinq cents mesures de fruits

  1. Pollux, liv. VIII. chap. X. art. 130.