toire des Aromates situé à l’entrée de la mer rouge[1], la côte n’avoit point été reconnue par les navigateurs : & cela est clair par ce que nous dit Artémidore[2], que l’on connoissoit les lieux de cette côte, mais qu’on en ignoroit les distances ; ce qui venoit de ce qu’on avoit successivement connu ces ports par les terres, & sans aller de l’un à l’autre.
Au-delà de ce promontoire où commence la côte de l’océan, on ne connoissoit rien, comme nous[3] l’apprenons d’Eratosthene & d’Artémidore.
Telles étoient les connoissances que l’on avoit des côtes d’Afrique du temps de Strabon, c’est-à-dire, du temps d’Auguste. Mais depuis Auguste, les Romains découvrirent le promontoire Raptum, & le promontoire Prassum, dont Strabon ne parle pas, parce qu’ils n’étoient pas encore connus. On voit que ces deux noms sont Romains.