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y avoit cinq différentes sortes de proportions qui excitoient ce plaisir, et ils ont appelé cela ordres. Quand la colonne a eu de hauteur sept de ses diamètres, ils ont appelé cela ordre toscan ; quand 3 elle en a eu huit, ordre dorique ; quand elle en a eu neuf, ordre ionique ; dix, ordre corinthien ; et on peut dire qu’il n’y a que quatre ordres, parce que le composite a presque les mêmes proportions que le corinthien et ne diffère qu’en ce que l’on rend sa

1o colonne et ses autres membres plus déliés encore.

Quelques ornements que l’on mette à ces ordres,

quelque déguisement que l’on y fasse, cela ne les

change jamais. Mettez sur le chapiteau corinthien

des feuilles de chêne, au lieu de feuilles d’acanthe,

13 cela sera toujours l’ordre corinthien, parce que ses proportions seront selon l’ordre corinthien.

Cela fait qu’il est impossible de changer les ordres, d’en augmenter le nombre ou le diminuer, parce que ce ne sont pas des beautés arbitraires

3o qui puissent être suppléées par d’autres. Cela est pris dans la nature, et il me seroit facile d’expliquer la raison physique de ceci, et je le ferai quelque jour.

983 (661. I, p. 461). — Ce qui me déplaît dans i5 Versailles, c’est une envie impuissante qu’on voit partout de faire de grandes choses. Je me ressouviens toujours de dona Olympia, qui disoit à Maldachini, qui faisoit ce qu’il pouvoit : « Animo ! Maldachini. Io ti faro cardinale. » Il me semble que le 3o feu Roi disoit à Mansard : « Courage ! Mansard : Je