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Il faut que, dans une statue, les flancs ne soyent pas également enfoncés et, comme disent les Italiens, pari à pari ; mais que l’un entre et l’autre sorte.

L’ombre d’un corps, laquelle tombe sur un 3 membre d’une statue, ou quelque corps qui y est appliqué, comme un bâton pastoral sur le bras d’un saint, pourront faire paroître ces parties moindres. Il faut que les yeux des plis soyent plus minces, moins ronds et plus crus que le reste des plis. De 1o même, le pli ou la partie du pli qui est au-dessous doit être plus crue et moins ronde que la supérieure.

Les bas-reliefs ont une grande partie des difficultés de la peinture : il faut faire fuir les figures, faire sentir les éloignements, faire de grandes 15 ordonnances.

Une des raisons pourquoi nos sculpteurs ne font pas les draperies si bien que les Anciens, c’est que le marbre de Carrare dont on se sert aujourd’hui est plus dur que celui des Anciens. C’est comme une 2o pierre à fusil. Il l’est même plus qu’il n’étoit il y a quarante ans. Les carrières se sont affaissées ; on a perdu la veine. Ainsi le marbre se refuse aux ouvriers.

Nos moines et nos saints ont quelquefois des 23 habits auxquels il est impossible de donner de la grâce.

970(4oo.I, p. 370).— Foggini étoit boiteux et

contrefait ; ce qui fait que ses ouvrages n’ont pas

toute la perfection qu’on pourroit désirer : car,

3o quand on fait une statue, il ne faut pas être toujours