jamais rien de gêné. Quelquefois, le coloris est un peu sec ; mais le dessin est si bien prononcé qu’il vous surprend toujours. Les Florentins ne mettent point les corps dans l’obscurité ; ils n’affectent point de fausses ombres ; mais ils les font paroître à la 5 lumière du Soleil. Quel que soit leur coloris, vous êtes touché de la hardiesse de leur pinceau. Voyez les figures par le dos, de côté, en profil, la tête tournée, baissée, le corps penché ! Tout ce que vous voyez semble vous faire voir tout ce qui est caché. 1o Le corps est toujours dans une pondération juste et placé comme il doit être.
9C9 (399. I, p. 366). — Le sculpteur, qui n’a aucune des ressources des peintres, qui n’est soutenu ni parle coloris, ni par la surprise que donne l’art 15 de faire fuir et sortir les corps d’une surface plate, ni l’avantage d’une grande ordonnance, n’a que la ressource de mettre du feu et du mouvement dans ses ouvrages, en mettant ses figures dans de belles attitudes et leur donnant de beaux airs de tête. 2o Ainsi, quand il a mis les proportions dans ses figures, que ses draperies sont belles, il n’a rien fait s’il ne les met pas en action, si la position est dure : car la sculpture est naturellement froide.
La symmétrie dans les attitudes y est insuppor- 25 table (j’en ai parlé sur le Goût). Mais les contrastes trop contrastes (sic) souvent le sont autant ; comme quand on voit qu’un bras en contraste fait exactement tout ce que l’autre fait, et qu’on voit qu’on a étudié de faire précisément l’un comme l’autre. 3o