des instruments qui font plus de bruit et frappoient par là davantage des oreilles qui ne sont pas accoutumées à la musique ou plutôt à une musique meilleure, qui plaît plus, quoiqu’elle émeuve moins. Mais, quand cette musique nouvelle a commencé à 5 plaire davantage, la première a commencé à émouvoir moins.
961 (327. I, p. 335). — Dans mon séjour en Italie, je me suis extrêmement converti sur la musique italienne. Il me semble que, dans la musique françoise, 1o les instruments accompagnent la voix, et que, dans l’italienne, ils la prennent et l’enlèvent. La musique italienne se plie mieux que la françoise, qui semble roide. C’est comme un lutteur plus agile. L’une entre dans l’oreille, l’autre la meut. ,5
962(1427. II, f° 205 v°). — Mad" de Boufflers dit de la Lemaur, qu’en l’entendant chanter, elle prononce si bien que l’on apprend l’orthographe.
963(388. I, p. 363). —Je ne saurois m’accoutumer à la voix des castrats. La raison (je crois) en est 2o que, si un châtré chante bien, cela ne me surprend point, parce qu’il est fait pour cela, indépendamment du talent, et je n’en suis pas plus surpris que lorsque je vois un bœuf qui a des cornes, ou un âne qui a de grandes oreilles. D’ailleurs, il me semble 2 ? que la voix de tous les châtrés est la même. Ces châtrés (je crois) sont venus d’abord à Venise par le commerce que cette ville eut avec Constantinople.