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les Mémoires du cardinal de Retz que dans les Commentaires de César.

898 (667. I, p. 465). — Les Maximes de M. de La Rochefoucauld sont les proverbes des gens d’esprit.

5 899* (65. I, p. 64). — Saint-Evremond parle en françois comme saint Augustin parloit en latin : en les lisant, on se fatigue de voir toujours combattre des mots et de trouver toujours leur esprit enfermé dans les bornes d’une antithèse.

1o 900* (2181. III, f° 370). — M. Despréaux. — Il n’est plus permis de mal écrire depuis qu’on a connu si bien les sources de l’agréable et du beau ; c’est-à-dire qu’il est très difficile de bien écrire. Dans un grand sérail, il est difficile de plaire. Nous jugeons des

15 ouvrages d’esprit avec le dégoût des Sultans.

M. Despréaux, dans la préface de sa dernière édition, a dit, lui ou son libraire, le beau mot de François Ier et l’a exprimé ainsi : « Un roi de France ne venge pas les injures d’un duc d’Orléans. > Il

2o faut dire : « Le roi de France ne venge pas les injures du duc d’Orléans. » L’un est une réflexion ; l’autre est un sentiment. L’un peut être dit de tout le monde ; l’autre nous frappe, parce qu’il ne peut avoir été dit que par le roi de France qui a eu ce

23 sentiment. Il n’en faut point faire une pensée générale. Ce qui frappe d’admiration, c’est lorsque la chose est dite par celui qui la sentoit et la sentoit dans le moment où il l’a dite.