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à la seule preuve que ces accusés pouvoient avoir de leur innocence.

2197 (516. I, p. 419). — Dans une petite vie de saint Jean-Népomucène, écrite dans un livre bleu, 5 il est dit qu’une dame ayant méprisé le culte de ce saint il s’en vengea en ce qu’au sortir de l’Église un vent s’éleva, qui ne fit d’effet que sur cette dame ; que ce vent fit lever ses jupes, de façon qu’elle montra son c à toute l’assemblée.

2198(293.I, p. 313). — J’ai ouï dire que, dans l’histoire des possédées de Loudun, on trouve un diable très fin. Poussé par la force des exorcismes, il se réfugioit d’une partie à l’autre, alloit de la faculté concupiscible à la faculté irascible. Enfin, ne sachant où aller, il alla et sauta dans la bouche de l’exorciste, qui étoit un Jésuite, qui décrit le ravage que ce diable-là faisoit dans son corps, ravage effroyable, mais que son âme étoit toujours dans une tranquillité, d’où, comme dans un port, elle voyoit les ravages de ses sens.

2199 (822.I, p. 53o). — La Vie de Marie Alacoque a cela de particulièrement impertinent que c’est un homme de sang-froid, lequel est supposé avoir du sens, puisqu’il étoit évêque, qui rapporte les plus 25 grandes niaiseries du Monde : apparitions, conversations, mariages, trocs de cœurs et autres fadaises ; au lieu que sainte Thérèse, Madeleine de Pazzi et autres parlent de ce qu’elles ont vu, de ce qu’elles