Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/532

Cette page n’a pas encore été corrigée

et que Dioclétien même ne les persécuta d’abord que comme criminels d’État ; que Dèce ne les persécuta que comme ayant été attachés à Philippe, et Licinius, comme trop attachés à Constantin, et peut5 être, de même, Valère et Maximin, que par jalousie de Constantin. Et ce fut une occasion aux gouverneurs de faire mille injustices et d’écouter mille délations.

2167 (2072. III, f° 343). — Les premiers Chrétiens, 1o dans l’Empire romain, paroissoient aussi extraordinaires que les quakers, aujourd’hui.

2168* (204.I, p. 198). — Constantin fit une faute en consentant que la juridiction ecclésiastique que les Chrétiens avoient établie entre eux du temps 15 des Empereurs payens fût autorisée.

Les Chrétiens ne pouvoient guère aller plaider devant les Payens pour leurs procès : car ils auroient donné mauvaise idée de la charité qui étoit parmi eux.

»o 2169(443.I, p. 38g). — Constantin parla au concile de Nicée pour la divinité de Jésus-Christ : cet empereur étoit comme les Juifs, qui vouloient avoir un roi, comme les Nations ; lui, il vouloit avoir un Dieu, comme les Nations. Lorsqu’il fut question de déclarer si la Vierge étoit mère de Dieu, le peuple

25 d’Éphèse s’empressa en faveur de cette déclaration : cela lui faisoit plus de plaisir. Les vérités divines ont toujours trouvé dans les esprits comme des