Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/53

Cette page n’a pas encore été corrigée

personne n’a jamais dit qu’Homère n’ait employé, dans son poème, tous les agréments de la langue grecque, lesquels ne sauroient être transportés dans une autre langue. Reste donc que le fond du poème est admirable. On auroit beau mettre de 5 pareils agréments dans un mauvais poème, le poème sera toujours mauvais.

867 (546. I, f° 434). — Qu’Aristote ait été précepteur d’Alexandre, ou que Platon ait été à la cour de Syracuse, cela n’est rien pour leur gloire. *Quoique 1o autrefois cela eût peut-être plus contribué à leur réputation que leur philosophie*’. La réputation de leur philosophie a absorbé tout. Qui est (?) et qui connoît Rubens par ses négociations ?

868 (607. I, f° 449). — Plutarque me charme tou- 1s jours : il a des circonstances attachées aux personnes qui font toujours plaisir. Quand, dans la Vie de Brutus, il décrit les accidents qui arrivèrent aux conjurateurs (sic), leurs sujets de frayeur sur le point de l’exécution, on a pitié des pauvres conjurés. 2o Ensuite, on a pitié de César.

On tremble, d’abord, pour les conjurés ; ensuite, on tremble pour César.

869 (698. I, p. 477).— Deux cheis- d’œuvre : la mort de César dans Plutarque, et celle de Néron 23 dans Suétone. Dans l’une, on commence par avoir

1. Otez ce qui est entre les deux lignes.