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2161 (2148. III, f° 352). — La Religion juive est bien ancienne ; elle n’est plus à la mode.

IV. CHRISTIANISME.

2162(92. I, p. 85). — Les premiers Pères, dans leurs apologies, ont moins prouvé le Christianisme 5 que détruit le Paganisme, et ils ont bien fait de s’y prendre ainsi, rien n’étant plus propre à faire embrasser une religion nouvelle que la connoissance de l’absurdité de l’ancienne : car la plupart des hommes, ne voulant pas vivre sans religion, 1o reviennent à celle qui reste.

Deux autres choses rendirent l’établissement du Christianisme solide : la longueur du règne de Constantin ; la brièveté de celui de Julien.

Les Payens étoient peu propres à contester les ô miracles de l’Écriture : les miracles des Platoniciens étoient sans nombre, et presque toutes les sectes des philosophes étoient tournées vers la crédulité la plus puérile.

Il est vrai que les apologies des Chrétiens 1o n’étoient guère vues des Payens. Les termes méprisants dont ils se servoient quand ils parloient d’eux auroient été bien imprudents si leurs ouvrages avoient été vus des Payens. Les apologies des Chrétiens étoient faites pour les persuader eux- i5 mêmes.

Eusèbe, dans sa Démonstration évangélique, est