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On amène la victime, et, après que l’on eût présenté les gâteaux, Agamemnon fit cette prière, etc. Cependant, on présente la victime, et ils l’égorgent devant l’autel ; ils la coupent ; ils la mettent au feu,

5 et, ayant préparé le festin, qu’ils en devoient faire, ils mangèrent ensemble, etc.

Je remarque : que l’amour de la Patrie, tant exprimé dans l’Odyssée, devoit plus frapper les peuples grecs à cause de leur bonheur et de leur liberté ;

1o que la plupart des récits de Y Odyssée étoient les bruits populaires, rapportés par les voyageurs dans ces temps-là, où la navigation étoit si difficile ; que les palais faits d’une manière surnaturelle, comme celui de Circé et autres, rapportés par

ô Homère, sont moins merveilleux que ceux de nos romans, à proportion des idées du luxe des uns et des autres.

8G6* (1681. III, f° 32 v°). — J’ai lu une traduction de YOdyssée d’Homère par M. de La Valterie ; je ne

2o l’ai point comparée à celle de Mad" Dacier ; il me semble que cette traduction est faite avec plus de feu, et j’avoue qu’en la lisant j’ai senti un charme infini, et tel que je ne me souviens pas que la traduction de Mad° Dacier m’ait fait sentir le même.

25 Mais je les comparerai. On m’a dit que la traduction de M. de La Valterie n’étoit pas exacte. On ne dit rien par là contre Homère : car, si, en ôtant la gêne littérale et en donnant à Homère du génie et de l’expression françoise, on l’a rendu plus agréable,

3o on l’a rendu plus semblable à lui-même, puisque