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II. SYSTÈMES PHILOSOPHIQUES.

2092 (2n. I, p. 218). — La philosophie des Grecs étoit très peu de chose. Ils ont gâté tout l’Univers : non seulement leurs contemporains, mais aussi leurs 5 successeurs.

Voyez les pitoyables préceptes des Pythagoriciens qui devoient être cachés au peuple : ne se point seoir sur le picotin ; ne fendre point le feu avec l’épée ; ne regarder point derrière soi, quand on va dehors ; 1o sacrifier aux Dieux célestes en nombre pair et aux terrestres en nombre impair ; et autres puérilités1.

Tatianus Assyrius, dans un Discours contre les Grecs, prouve qu’ils n’ont point inventé les sciences et les arts, mais qu’ils les ont eus des Barbares2.

1. *Tout ceci n’étoit que des énigmes. Nous n’avons point assez de monuments de leur philosophie. Diogène-Laërce étoit mauvais auteur. Les ouvrages d’Aristote sont corrompus. Nous n’entendons plus les anciens systèmes. Celui de Platon est si beau que c’est presque le nôtre. Nous ne connoissons pas plus le système d’Héraclite que nous connoitrions celui de Newton en lisant La Pesanteur et le Vuide de Newton. Cicéron ne nous a donné que de la métaphysique et de la morale, et ce qu’il nous en a donné est parfaitement beau. Ce que Lucrèce nous a donné d’Épicure est très beau ; il ne lui manquoit que les connoissances de l’astronomie. A l’égard de la géométrie, ils ont été très loin.

2. Théodoret, livre I", De Curatione Grœcorum Affectuum, page 497, édition de Sirmond. Josèphe contre Appion. Clément Alexandrin.

Il faudroit lire Sigonius, De Republica Atheniensium. — Je l’ai. Il est intitulé De antiquo Jure Civium Romanorum.