Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/482

Cette page n’a pas encore été corrigée


Les évêques seront priés de ne point faire d’ecclésiastiques jusques à ce que ceux déjà faits, tant séculiers que réguliers, soyent pourvus de bénéfices ; et, s’ils en faisoient quelqu’un, celui qui sera fait sera 5 exilé hors du Royaume. Idem, pour les moines ; outre que le prieur qui aura reçu un novice sera aussi exilé avec lui.

La vente des biens vacants se fera au plus offrant, et ce, en papiers royaux ou contrats. Lesdits biens

1o seront sujets aux charges et impôts des lieux où ils seront situés, et on retranchera des charges du Clergé ce que ces biens payoient lorsqu’ils étoient ecclésiastiques. On fera chaque année le calcul des rentes éteintes, et on diminuera à proportion

13 quelque impôt onéreux ; comme, par exemple, on pourra abolir la gabelle.

Il faudroit bien se donner de garde de rien changer dans la Religion, et surtout de s’écarter de ce qui a été défini par le sacré concile de Trente.

2o Voilà pourquoi j’imagine qu’un prince pareil, s’il est sage, ne permettra point aux moines de rompre leurs vœux, ni de sortir de son (sic) cloître.

2057 (214.I, p. 23o). — Le bien de l’Église est un

mot équivoque. Autrefois, il exprimoit la sainteté des

25 mœurs. Aujourd’hui, il ne signifie autre chose que

la prospérité de certaines gens et l’augmentation

de leurs privilèges ou de leur revenu.

Faire quelque chose pour le bien de l’Église n’est

point faire quelque chose pour le Royaume de Dieu

3o et cette société de fidèles dont Jésus-Christ est le