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qu’elle n’est pas reçue, et qu’il ne faut pas la recevoir ; et, moi, je vous dis qu’elle est reçue, et qu’il n’en faut plus parler. — O François ! si vous saviez combien la théologie est belle, et combien les théo5 logiens sont idiots !.... Sachez que la Religion est éternelle, et qu’elle n’a pas besoin de votre colère pour se soutenir ; qu’elle étoit avant la Constitution, et qu’elle sera après. Ce sont nos regards sur les combattants qui font vos combats.

1o 2051 (2247. III, f° 475 v°). — Il y a en France trois opinions sur la Bulle : la première est celle de ceux qui la croyent une loi de l’Église et de l’État ; la seconde, de ceux qui regardent la Bulle comme une règle de foi et lui donnent la plus grande autorité

13 qu’il y ait sur la Terre ; la troisième, de ceux qui la regardent comme un décret mauvais en soi, qui condamne des choses bonnes en elles-mêmes.

La première opinion est celle de presque tous les magistrats et des théologiens sages et éclairés. Ceux

2o qui tiennent les deux autres opinions certainement

ne se rencontreront pas, et ce sont les gens qui

combattent depuis quarante ans, et qui vont gémir

sous la loi du silence.

On dit aux premiers combattants : « La Bulle n’est

25 point une règle de foi, parce qu’un décret ne peut avoir plus d’autorité que le Législateur n’a voulu lui en donner lui-même. Ce n’est pas par un défaut de pouvoir dans le Législateur qu’elle n’est point une règle de foi, mais parce que la nature de la chose

3o y résiste. »