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Il ne faut pas s’étonner que beaucoup de personnes aiment ces disputes ; parce qu’elles jettent dans les affaires une infinité de gens que leur état, leur naissance et leur profession en excluoient. 3 Le peuple n’entre guère dans ces contestations que pour la part que le Prince y veut prendre, et, sur-le. champ, tout le monde devient spectateur pour voir quel sera le rôle d’un si grand acteur.

Pour lors, le Prince met ses sujets en état de lui 1o faire la seule résistence dont ils soyent capables, qui est de suivre leurs opinions ’.

2046 (8o. I, p. 75). — Pour apaiser toutes disputes de religion en France, il faudroit défendre aux moines de recevoir aucun novice qui n’eût fait sa philo

15 sophie et théologie dans les universités, et leur défendre d’avoir des cours de ces sciences chez eux. Sans cela, les disputes seront éternelles. Chaque ordre fera une secte à part, et une secte très unie. Les moines ont toujours été de grands disputeurs.

2o Pace vestra liceat dixisse : « Primi omnium Ecclesiam perdidistis. » — Dans les premiers siècles de l’Église, que les moines travailloient encore de leurs mains, les moines de Scythie ne mirent-ils pas tout en combustion2. Il falloit faire passer cette propo

25 sition : « Un de la Trinité a été crucifié. » — Idem3,

1. Voyez II» volume (mes Pensées), page 14 v°.

2. Voyez page 48, Histoire des Ouvrages des Sçavans, octobre 1691. — Extrait du Ve volume Bibliothèque ecclésiastique de Dupin.

3. Page 56.