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Je suppose que les rentes montent à 48 millions ; les tailles, à autant.

Dans ces 48 millions, il [y] en a 11 ou environ de viagères.

On supprimeroit les monastères inutiles, c’est-à- 3 dire tous, et on en vendroit les maisons et fonds en rentes perpétuelles.

Ce que le Roi gagneroit de rentes perpétuelles serviroit à augmenter le fonds pour création de rentes viagères. to

Tous les doubles emplois qui sont dans le Royaume, toutes pensions non militaires, non rétablies à mesure qu’elles viendroient à vaquer : tout cela, pour augmenter le fonds des rentes viagères.

Enfin, les 48 millions seroient toujours payés. 15 Tout ce qui seroit diminution des perpétuelles seroit augmentation des viagères. Les rentes perpétuelles cessant, on diminueroit les tailles à mesure que les viagers mourroient, jusques à suppression.

Ou bien, je ferois des retranchements sur certaines 2° parties qui ne sont pas d’absolue nécessité, comme plusieurs dépenses de la Cour, et cela pour dix-neuf ans. Je supprimerois pour dix-neuf ans, par exemple, les tables des officiers, un tiers des pensions, et, sur ce fonds, je créerois des rentes viagères. Par i5 exemple, si le retranchement étoit de 2 millions, je créerois pour autant de rentes viagères, ce qui m’éteindroit pour un million de rentes perpétuelles. Je diminuerois d’un million les aides et la gabelle. Idem, dans les autres parties. Et, comme au bout 3o des dix-neuf ans, il resteroit encore quelques parties