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sujets 4 millions sur les aides ; moyennant quoi, on chercheroit à établir une régie moins onéreuse aux sujets, et, si cela étoit possible, lesdites aides demeureroient converties en un droit d’entrée.

5 Pour parvenir à ce but et dédommager le Roi de la perte d’un million, on ôteroit toutes les taxes données à des particuliers sur les Juifs, et on leur vendroit des privilèges plus étendus, moyennant une somme payable en effets royaux pendant trois

1o ans : le tout, de la valeur d’un million de revenu ; de

façon que, chacune desdites années, ils commence

roient à entrer en jouissance de la troisième partie

de ces privilèges.

Ces choses, dans l’espace de douze ou quinze

15 années, une fois faites, on ne feroit plus aucun changement dans les finances, si ce n’est des loteries, pour achever la diminution des rentes de l’Hôtelde-Ville : ne gagnât-on que 100,000 écus par an. A quoi les peuples contribueroient de bon cœur,

2o s’ils y voyoient de la fidélité, et s’ils voyoient une diminution d’impôts au bout de l’année, égale au gain que l’État auroit fait. Et, pour encourager ces loteries, il faudroit ôter toutes sortes de jeux de hasard sous de grièves peines et faire de ces loteries

25 une espèce de jeu1.

2030 (3o 1.I, p. 324).—Voici comme je payerois tous les capitaux des rentes que le Roi doit, et supprimerois les tailles dans le Royaume, laissant la capitation.

1. Ou bien augmenter la monnoye d’un septième ; les impôts d’un dixième ; supprimer la gabelle.