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2006* (1485. II, f" 220 v°). — Je pourrais comparer la proportion qu’il y a aujourd’hui entre le cuivre et l’argent, et celle qui étoit autrefois. Le denier romain est la soixante et quatrième partie de notre marc. Or, le denier romain, jusqu’à la première guerre 5 punique, valoit 10 as ou 120 onces de cuivre. Il faut donc voir, sur cette proportion, la différence de celle qui est aujourd’hui entre le cuivre et l’argent. Si l’on ne découvroit pas de nouvelles mines, la proportion devroit subsister, parce que le cuivre se 1° trouve presque toujours mêlé avec l’argent. Il faut voir la proportion de la valeur, aujourd’hui, entre une livre de cuivre et une livre d’argent.

Le sesterce étoit le quart du denier : quand le denier valoit 10 as, il étoit de 2 as et demi. Quand 13 il valut 16 as, il falloit bien qu’il fût de 4. Il faudrait savoir si, lorsque le denier fut de 16 as, le sesterce changea, ou s’il resta de 2 as et demi, c’est-à-dire s’il cessa d’être une monnoye réelle, pour être une monnoye de compte. 2o

Le nummus et le sesterce sont la même chose. Vaureus est 100 sesterces (ou centum nummi) et 25 deniers. Budé remarque qu’Othon donnoit à chaque soldat de la garde aureum ; Tacite et Plutarque disent centenos nummos. Suétone dit que i3 Domitien addidit et quartum stipendium, aureos ternos ; cela veut dire 75 deniers : ce qui se rapportera au passage de Zonare là-dessus.

2007 (1641. III, f° 4). — Depuis douze ans, on s’est avisé en Angleterre de tirer de l’argent du plomb. 3o