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en Angleterre, sous peine de la vie, de transporter les laines ; mais que, sitôt que le vaisseau étoit en mer, étranger ou national, il n’y avoit pas un seul vaisseau qui osât le toucher, et que cela se pratiquoit partout de même. 5

A l’égard du commerce de la vieille Espagne, il s’en faut bien qu’il soit aussi avantageux pour les Anglois qu’il [l’] étoit lors des traités précédents. Les Espagnols ont fait des manufactures de drap pour la consommation du continent d’Espagne ; de sorte m qu’ils tirent fort peu de drap d’Angleterre. Au contraire, les Anglois tirent toujours, et presque seuls, les marchandises du crû d’Espagne : vins, huiles, olives, fruits secs, etc.

2002*(1667. III, f° 15).— Il fait très cher vivre à 15 Lisbonne, quoiqu’on vive presque pour rien dans les provinces. C’est que le royaume n’est qu’une langue de terre, et que les rivières y entrent par sa largeur. Les provinces qui devroient fournir, se trouvent éloignées de la capitale. Il faut donc beau- 2o coup tirer du dehors. Le palais du Roi donne sur le Tage. La moindre escadre, deux vaisseaux anglois pourroient le renverser. M. de Chavigny disoit qu’il n’y auroit eu rien de si facile que de prendre le Roi. Il y a une porte particulière pour sortir du Palais. 25 Le Roi régnant, qui ne vouloit pas que l’on sût ce qu’il vfaisoit, n’a jamais voulu permettre qu’on y mît une sentinelle.

Les ouvriers portugais exécutent bien ce qui est fait ; ils ne savent pas inventer. Ils taillent 3o