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qui devoient jauger le vaisseau, de manière qu’au lieu de 5oo tonneaux le vaisseau étoit de 800 ; et, comme il faut dans un vaisseau des vivres, de l’eau, etc., ils envoyoient un petit bâtiment pour porter b tout cela : de sorte qu’il y avoit environ 1,000 tonneaux de marchandises.

C’étoit les avantages. Voici les inconvénients. Les préposés de la Compagnie étoient très chèrement payés. Beaucoup de faux frais pour corrompre

1o les officiers espagnols. Le vaisseau de permission étoit, pour ainsi dire, un gage pour la conduite des Anglois, et les Espagnols, à la première fantaisie, pouvoient le saisir, comme ils firent à l’égard du Prince-Frédéric. De plus, cela ne portoit qu’un

15 profit particulier. La nation étoit croisée dans le commerce de contrebande qu’elle fait avec l’Amérique, ne faisant, depuis quelque temps, presque rien par Cadix. Les préposés de la Mer du Sud faisoient une espèce de guerre aux vaisseaux anglois

2o mêmes, qui venoient pour vendre en fraude, de peur que cela ne tît tomber leurs marchandises de prix. Ainsi l’Angleterre étoit dans des termes moins avantageux que si elle avoit fait simplement son commerce de contrebande.

25 2001* (2048. III, f° 338 v°). — L’Angleterre vient de faire un traité (1750) avec l’Espagne, par lequel on se rapporte aux anciens traités, et où les garde-côtes ne visitent plus les vaisseaux qui sont en mer. Effectivement, on avoit fait sentir au ministère es

3o pagnol que cela étoit impraticable, qu’il est défendu