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1999* (1966. III, f° 275). — Les Anglois, voyant qu’ils ne peuvent plus obtenir de privilège exclusif en Espagne, si ce n’est des dédommagements pour ce qu’il leur restoit à jouir de leurs anciens traités, se sont (me semble) tournés d’un autre côté. Ils ont 5 négocié avec le Portugal et ont songé à nous exclure de ce commerce, et, outre cela, à mettre à terre celui que nous faisons avec l’Espagne. Ils ont obtenu des loix somptuaires par lesquelles toutes les modes et bijouteries sont défendues, et tous les draps, 1o excepté le drap noir. C’est-à-dire qu’ils ont fait en sorte que le Portugal ne prît rien de nous. De tous nos draps, il n’y avoit que les draps noirs que nous fournissions, et, pour d’autres marchandises, nous ne fournissions que les modes et bijoux. ,5

Ce n’est pas tout. Ils ont fait en sorte que le Portugal a obtenu des permissions pour envoyer des vaisseaux directement aux Indes, et, comme le Portugal ne peut pas faire lui seul, ni toute la navigation, ni ses envois, il se trouve que c’est les Anglois 2o qui le (sic) font sous le nom et sous le prétexte des Portugais, et que les François se trouvent exclus, sans qu’il paroisse qu’on veuille les exclure.

2000’ (2047. III, f° 336). — La Compagnie de l’Assiento n’étant pas une chose lucrative pour l’Angle- » terre, on lui donna un vaisseau de permission, de 5oo tonneaux, pour trafiquer dans les ports de l’Amérique. Tout cela fut attribué à la Compagnie du Sud. Ceux qui dirigeoient cette affaire pour la Compagnie gagnoient, par de gros présents, ceux 3o