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dises, sur les côtes d’Espagne, et leur dire de penser surtout à n’être pas pris. Il viendroit d’abord des plaintes en France, « Nous ne savons ce que c’est, dirions-nous. Il faut que ce soit quelque marchand 5 qui, ne pouvant plus négocier à Cadix, s’est imaginé de faire la contrebande. Nous examinerons cela. Mais, si vous vouliez faire cesser tous les obstacles que vous mettez au commerce général de l’Europe, nous nous en trouverions mieux, vous et nous. »

1o On conçoit aisément que nos marchands, qui enverroient directement des ports de France leurs marchandises à l’Amérique, gagneroient : 1° la navigation ; 2o les dépenses pour porter, décharger, recharger leurs marchandises à Cadix ; 3° les droits

15 du roi d’Espagne ; 4o les longueurs ; 5° les formalités, tant dans l’allée qu’après les retours ; 6° la facilité de vendre et de vendre à sa fantaisie.

1998* (873. II, f° 3 v°). — Sottise des Portugais qui viennent de faire cette année (mars 1734) une com

2o pagnie pour soutenir le prix des diamants, laquelle doit nécessairement en abaisser le prix. Il y est dit : qu’il n’y aura qu’un certain nombre d’ouvriers qui travailleront aux mines, sous peine de mort ; que la Compagnie vendra seule les diamants, et toujours à

25 un prix proportionné à l’ancien. Mais qui ne voit que le grand prix des diamants étoit fondé sur ce qu’on les croyoit rares dans le Monde, et qu’ils perdront de leur prix sitôt qu’on verra qu’il ne tiendra qu’à une compagnie de les lever ou hausser, d’en

3o tirer des mines beaucoup ou peu ?