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contre les ordonnances, avoient fait passer des piastres par le continent, au lieu de les faire passer par Panama et Porto-Bello, les marchands d’Europe qui ont eu des marchandises à Buonos-Aires ont trouvé le pays dénué d’argent. s

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1995*(323. I, p. 334). — Ilfautquel’Espagnepérisse, parce qu’elle est composée de trop d’honnêtes gens. La probité des Espagnols a transporté tout le commerce aux étrangers, qui n’y auroient point pris de part s’ils n’avoient point trouvé des gens à qui ils 1o pouvoient donner une confiance sans bornes.

Si, d’un côté, la vertu perd les Espagnols, l’honneur, qui les fait rougir du commerce et de l’industrie, ne les perd pas moins.

1996(1979. III, f° 279 v°). —J’ai dit quelque part 1b que la probité avoit perdu l’Espagne.

1997* (1965. III, f° 271).— Ce 20 décembre 1749, voici les réflexions que j’ai faites.

M. de La Ensenada est un ministre d’Espagne qui a de grandes vues. Il a fait plusieurs opérations. En 2o voici une.

On sait qu’il revient des Indes des piastres destinées à circuler en Espagne, et qu’il y en a d’autres dont on permet l’extraction, et sur lesquelles les négociants gagnent 5 pour 100, plus ou moins. M. de 35 La Ensenada a jugé à propos de faire ce profit. Il a refusé l’extraction à nos marchands, a envoyé des commis dans les pays étrangers, et s’est fait banquier