Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/431

Cette page n’a pas encore été corrigée

presque tous de pure laine d’Espagne, et le reste de leur négoce, à la réserve de leurs pêches et peu d’autres marchandises, s’y fait presque tout en pièces de tricot (?). Ils y pourroient porter de la cochenille, du bois de brésil, de l’indigo, surtout à 5 Smyrne, du vermillon en Égyptei.

1993(264. I’ P- 274). — Commerce du Levant pour l’Espagne. — On en tireroit : des cires qui viennent de Barbarie, de Smyrne, de Constantinople, d’Alexandrie, de Satalie, et on mettroit un droit 1o fort sur toutes les marchandises du Levant qui viendroient en Espagne sur des vaisseaux étrangers ; des blés qu’on tire des côtes voisines de Smyrne et même de quelques îles de l’Archipel ; en cas qu’on établît des manufactures, des poils de chèvre d’An- 15 gouri (sic), de la première main, et des cotons d’Alep et autres échelles.

D’ailleurs, on tireroit directement toutes sortes de toiles de coton d’Alep, et d’Alexandrette des camelots admirables, et, enfin, une partie de cette infinité 1o de marchandises qui viennent du Caire et d’Alexandrie en Europe. Rien n’a fait plus de tort à l’Espagne que cette interdiction de commerce mutuelle (sic) entre ses États et ceux du Grand-Seigneur, parce qu’elle a diminué d’autant sa navigation, pour en i5 transporter la puissance aux nations hérétiques d’Europe : ce qui a éloigné d’autant le royaume de Dieu et affoibli d’autant la puissance des Catholiques.

1. Voyez la page vis-à-vis.