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Saxe. C’est une chose étonnante que ce que le roi de Suède en tira dans un an : cela montoit à plus de 1oo millions, monnoye de France. Ses mines produisent toujours de l’argent, qui reste dans le pays.

1986(270.I, p. 282). — Je suis fermement persuadé 5 que l’Empereur pourroit faire par Trieste le commerce des Indes Orientales à beaucoup moins de frais que les autres nations d’Europe. Il faudroit qu’il eût du Turc, par échange, achat ou autrement, Ercokko(?) ou Quaquen, qu’il a conquis sur les Abys- 1o sins, ou quelque autre place sur la Mer Rouge, qui fût le centre de son commerce entre l’Orient et l’Occident. Sinon Suez suffiroit, parce que l’Empereur, par ses forces en Occident, est en état de se faire respecter en Orient et d’obtenir les meilleures capitulations 15 qu’aucun prince de l’Europe ; et même le traité de Passarowitz lui donne assez d’avantages. Il faudroit seulement stipuler une diminution ou extinction de droits pour les marchandises qui ne se consommeroient point en Turquie et passeroient debout, pour 2o aller à Trieste, Naples, Sicile, Italie.

Il faudroit que l’Empereur tâchât de faire un traité de commerce avec l’empereur des Abyssins, et s’ouvrît, pour ainsi dire, une entrée dans ce grand empire, dont les autres nations ne font le commerce 25 que d’une manière indirecte : car il est difficile de faire de grands profits dans le commerce fait concurremment avec les Anglois et les Hollandois.

Ce qui a fait que la route du cap de BonneEspérance a paru plus avantageuse, c’est que, pour 3o