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établissements ce qu’on tire des pays étrangers. Ainsi les Anglois veulent tirer de leurs colonies de l’Amérique septentrionale ce qui sert à leur marine. Nous voulons tirer du Mississipi les soyes ; le café de la Cayenne, et même de l’île de Bourbon. 5 Nous avons mis ou trouvé la casse dans les Iles Antilles. Et effectivement, ayant des terres dans presque tous les climats, il y a peu de productions que nous ne puissions faire venir.

1983(527. I, p. 424). — Comme, en Angleterre, le 1o revenu des fonds de terre dépend de la quantité de moutons dont le fermier peut débiter les laines, ils voyent par le haut prix qu’on leur donne de leur ferme, la prospérité de leur commerce.

1984* (1639. III, f° 2). — Tout, en Europe, est plein 15 de changements. Les étoffes de laine, en Angleterre, n’étant plus d’un si grand usage et ne se consommant guère plus, principalement, que dans le Levant et dans l’Orient, on a augmenté la culture des terres en Angleterre, et on a cultivé de mauvaises terres 3o qu’on ne cultivoit pas, de sorte qu’on compte à présent en Angleterre qu’il sort par 200,000 livres sterling de bled plus qu’il n’en sortoit autrefois. On cultive moins en Sicile, en Sardaigne, en Barbarie, en Pologne ; de sorte que la Hollande, la France, 25 l’Italie même, par Livourne, l’Espagne même, ont besoin du bled d’Angleterre.

On a trouvé depuis douze ans, en Angleterre, qu’on tiroit pour environ 100,000 livres sterling d’argent