ses ouvriers, par son industrie, par ses découvertes, par le hasard même, et l’avarice des nations se dispute les meubles de l’Univers. Il se peut trouver un État si malheureux que, non seulement il sera 5 privé de tous les effets des autres États, mais aussi de presque tous les siens mêmes ; de manière que les propriétaires des fonds de terre ne seront que les colonies (?) des étrangers. Cet État sera misérable, manquant de tout et étant privé de tous les moyens
1o pour acquérir. Il peut arriver quelquefois que des États où le commerce fleurit voyent, pour quelque temps, leur argent s’évanouir. Mais il revient aussitôt, parce que les pays qui, par quelque raison d’intérêt l’ont pris, le doivent et sont obligés de le rendre.
15 Mais, dans les pays dont nous parlons, l’argent ne revient jamais, parce que ceux qui le prennent ne leur doivent rien.
1977* (793. I, p. 512). — Le plus grand malheur
pour le commerce de certains États, c’est qu’il y ait
2o un trop grand nombre de gens vils, et qui vivent de
peu : ils sont, en quelque façon, nuls, parce qu’il n’y a
presque aucune relation d’eux aux autres citoyens ’.
1978* (1553. II, f° 249). —J’entrerai volontiers dans
les idées de celui qui a fait la fable des Abeilles, et je
25 demanderai qu’on me montre de graves citoyens,
dans aucun pays, qui y fassent autant de bien qu’en
1. Cela est faux ; cela est impossible. C’est, au contraire, lorsque, dans un État non-commerçant comme l’Espagne, les terres sont à quelques particuliers, et que le peuple n’en a point.