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XXVII. AGRICULTURE, INDUSTRIE ET COMMERCE.

1973(296.I, p. 315). — Un État qui ne s’attache qu’à l’agriculture doit être soumis à un partage égal des terres, comme dans les anciennes républiques,

5 ou il ne peut pas être peuplé, par la raison que, si chaque famille cultive un champ qui lui donne plus de bled qu’il ne lui en faut pour sa subsistance, tous les laboureurs en général auront plus de bled qu’il ne leur en faut ’. Il faut donc, pour les engager à cultiver

1o l’année d’ensuite qu’ils n’ayent plus de bled inutile. Il faudroit donc que le bled fût consommé par les gens oisifs. Or les gens oisifs n’auront pas de quoi l’acheter. Il faut donc que ce soit les artisans. D’ailleurs, pour qu’un homme cultive au-delà du

15 nécessaire, il faut lui donner envie d’avoir le superflu. Or il n’y a que les artisans qui le donnent.

1974(343. I, p. 341).— Quoique les nations qui n’ont point de manufactures en établissent, il me semble que cela ne doit point alarmer celles qui en 2o ont. Ces premières nations sont dans l’impuissance de s’habiller, et il faut qu’elles fassent comme les Hongrois (qui portent quinze ans le même habit)2.

1. C’est l’état de l’Espagne et du Portugal par des situations particulières ; mais non celui des anciennes républiques de Rome ou de Lacédémone.

2. *Mis dans le premier livre Sur le Commerce.