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perdre ses charmes, troublent la multiplication de l’espèce.

Ainsi, on ne sauroit trop travailler à faire prendre un tour d’esprit du côté de la fécondité.

Si les peuples naissants multiplient beaucoup, ce 5 n’est pas, comme a dit un auteur, parce qu’ils ne s’entrempêchent pas, comme ils font dans la suite, où ils se nuisent comme les arbres : car cette raison laisse tout l’embarras ; mais c’est que l’avantage du célibat et du petit nombre d’enfants dans le mariage, 1o dont on jouit dans une nation qui est dans l’état de sa grandeur, est une très grande incommodité chez une nation naissante.

1970* (178.I, p. 163). — Plus un pays est peuplé, plus il est en état de fournir du bled aux étrangers. 15

1971 (Sp., f° 414 v°). — Je remarque que, dans les pays où il y a du riz, il y a beaucoup de peuple, parce que très peu de terre fournit à la subsistance d’un homme. Les pâturages font qu’il faut beaucoup de terre à proportion de la nourriture qu’on en »o retire pour les hommes. C’est ce qui fait que le Japon (d’ailleurs, en plusieurs endroits stérile) est si peuplé.

1972 (Sp., f° 416). — Il me paroit que ce qui rend le Japon si peuplé, c’est que le pays où le riz vient fournit beaucoup à la subsistance. D’ailleurs, cette 15 quantité d’îles fait qu’il y a beaucoup de pêche : car

il y a beaucoup de rivage. De plus, il n’y a pas de guerres.