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834 (1289. II, f° 136). — Dans les critiques, il faut s’aider, non pas se détruire ; chercher le vrai, le bon, le beau ; éclairer ou réfléchir (réfléchir et rendre) la lumière par sa nature ; n’éclipser que par hasard’.

830(1291. II, f° 136 v°). — Je ne conseillerois pas 5 de se donner entièrement à la critique. César en avoit fait trois livres contre Caton ; ils se sont perdus et n’ont pu être arrachés au mépris que la postérité attache toujours à ces sortes d’ouvrages, ni par le grand nom de César, ni par le nom de Caton : 1o

Hoc miserœ plebi stabat commune sepulcrum.

836* (1541. II, f° 243). — Quand on se consacre à l’art de critiquer2, et que l’on veut diriger le goût ou le jugement du public, il faut examiner si, lorsque le public, après avoir balancé, a une fois 15 décidé, on a été souvent de son avis : car ses jugements scellés par le temps sont presque toujours bons. Ainsi, si l’on n’a que des opinions extraordinaires ; si l’on est ordinairement seul de son avis ; si l’on raisonne, quand il faut sentir ; si l’on 2o sent, quand il faut raisonner ; si le public prononce, et que vous ne prononciez pas ; s’il ne prononce pas, et que vous prononciez : vous n’êtes pas propre pour la critique.

837* (1542. II, f° 243 vo).— A mesure3 qu’on a 23

2. Voyez la page 244, Critique.

3. Voyez la page 34.