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— Mais, à votre avis, répliqueroit-on, un autre motif que celui de l’amour et de la reconnoissance a-t-il engagé Vénus dans le parti des Troyens ? Et, de plus, êtes-vous étonné que Mars suive les appas de Vénus et combatte pour elle ?» b

« Mais voilà Vulcain qui est pour les Grecs. — C’est justement cela, répliqueroit-on. Ne voyez-vous pas, dans cette conduite, les chagrins d’un mari jaloux ? Et ce n’est pas sans raison qu’il l’est. »

« Mais nous avons Pallas pour nous, diroient les u, Troyens.—Je le crois, leur répliqueroit-on ; il y avoit chez vous un bon gage de sa protection : vous aviez le palladium. »

On voit bien que, de cette façon-là, on n’auroit jamais fini. Au lieu que si l’on prenoit la question 1b en elle-même, il n’y auroit rien de plus simple. Un roi de Grèce avoit une femme fort belle ; le fils du roi de Troye arrive chez lui et le fait c..., en arrivant ; il enlève cette femme ; le mari est assez bon pour la redemander ; les Troyens la refusent. 2o Ce sont les Troyens qui ont tort.

831 (131g. II, f° 184 v°). — Ceux qui font ces pièces d’éloquence pour agrandir ou diminuer les choses ! Qui est-ce qui voudroit avoir un habit

si grand ou si petit ? Ne vaudroit-il pas mieux qu’il :ô fût juste ?

832 (996. II, f° 29 v°). — Un honnête homme qui fait des Caractères comme La Bruyère, doit toujours faire des tableaux, et non pas des portraits ; peindre