cendie, le vol et le meurtre. Ils ne répugnent même au Droit divin que dans le sens qu’il les défend, et non pas par eux-mêmes, comme l’impiété et le blasphème. De manière que tout ce que l’on en peut
5 dire, c’est qu’ils sont défendus parce qu’ils sont défendus.
Il paroît que cette prohibition est bien ancienne, et même qu’elle l’est autant qu’elle peut l’être, c’està-dire qu’elle vient des premiers patriarches, et
1° qu’elle a échappé à notre inconstance naturelle. Ceci paroît en ce que, si ces mariages furent autorisés chez quelques-uns des premiers peuples, ce ne fut que par l’abolition de l’ancienne coutume ; parce que l’on voit le mariage des sœurs introduit par
15 Cambyse, celui des mères avec leurs enfants, par Sémiramis.
Or, à considérer les mœurs des premiers temps, on trouvera facilement les raisons d’une répugnance qui a passé depuis en force de loi.
3o H n’y avoit, dans ces premiers âges, d’autre autorité que celle des pères. C’étoit la plénitude des puissances. Père, magistrat, monarque, signifioient une même chose. On ne trouve pas que, dans les premiers temps,
25 les hommes exerçassent sur leurs femmes le même empire que sur leurs enfants. Au contraire, les premières alliances nous donnent l’idée d’une parfaite égalité et d’une union aussi douce que naturelle. Ce n’est qu’avec les empires despotiques que s’est établi
3o cet esclavage des femmes. Les princes, toujours injustes, ont commencé par abuser de ce sexe, et