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de la guerre, ainsi, dans la vie civile, la multiplicité des loix ne fait que donner naissance aux contestations des particuliers.

XIX. MARIAGE.

5 1923 (608. I, f° 449). — Je dis : « Une preuve de l’inconstance des hommes, c’est l’établissement du mariage qu’il a fallu faire. >

1924(891. II, f°9v°). — Depuis que j’ai vu à Amsterdam l’arbre qui porte la gomme appelée sang de 1o dragon, gros comme la cuisse quand il étoit auprès de l’arbre femelle, et pas plus gros que le bras quand il étoit seul, j’ai conclu que le mariage étoit une chose nécessaire.

1925*(147. I, p. 13o).— Il paroît, par les loix de 15 Justinien, que, dans les premiers siècles, la fornication simple n’étoit pas regardée comme illicite. Justinien, qui avoit pris si fort à cœur d’abroger toutes les loix contraires au Christianisme, en fait une, qui est la troisième au Code, Communia de ïo Manumissionibus, par laquelle il veut qu’un homme qui, n’étant point marié, a pris pour concubine une de ses esclaves et meurt, laisse cette concubine libre : t Ipsi etenim domino damus licentiam ancilla sua uti ; » ce qui ne seroit pas de même, dit-il, s’il 25 avoit une femme : « Hominibus etenim uxores habentibus