1918(941. II, f° 19). — Il en est d’un gouvernement comme d’une somme qui est composée de plusieurs chiffres. Otez-y ou ajoutez-y un seul chiffre, vous changez la valeur de tous les autres. Mais, comme 5 on sait, en arithmétique, la valeur de chaque chiffre et son rapport, on n’est pas trompé. Il n’en est pas de même en politique : on ne peut jamais savoir quel sera le résultat du changement qu’on fait.
1919*(955. II, f° 21 v°). — Lorsqu’un État est dans la 1o prospérité, il ne faut point se déterminer sans peser, avec le dernier scrupule, tous les inconvénients. Mais, lorsqu’on se trouve entouré de circonstances fâcheuses, lorsqu’on ne sait que faire, il faut faire, n’y ayant point pour lors de faute si pernicieuse que 15 l’inaction.
1920* (1436. II, f° 207).—Telle est la nature des choses que l’abus est très souvent préférable à la correction, ou, du moins, que le bien qui est établi est toujours préférable au mieux qui ne l’est pas.
2o 1921 (19.I, p. 12). — Que d’abus, qui ont été introduits comme tels et tolérés comme tels, qui se trouvent avoir été, dans la suite, très utiles et plus même que les loix les plus raisonnables ! Par exemple il n’y a guère d’homme de bon sens en France qui
25 ne crie contre la vénalité des charges, et qui n’en soit scandalisé. Cependant, si l’on fait bien attention à l’indolence de pays voisins, chez lesquels toutes les charges se donnent, et qu’on la compare avec