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les choses qui peuvent l’être. Ainsi, il faut que les femmes ayent des galanteries, et que les théologiens disputent. Principe second. —

5 1912* (g65. II, f° 23).—Après que le Souverain a fait les loix les plus impartiales et les plus générales qu’il a pu, il doit se conduire de manière qu’il laisse passer les détails et soit sévère sur les attentats, qu’il s’élève sur les deux partis et n’en suive

1o aucun, qu’il ne se rende point suspect. Comme il a un plus grand dépôt, il a plus besoin de confiance. Qu’il craigne surtout de se prêter aux intérêts particuliers. Cela révolte contre la Vérité même ! Qu’il attende du temps ; qu’il regarde beaucoup, agisse

15 peu, et ne croye pas faire à force de faire ; qu’il étudie l’esprit de sa nation. Dans des choses qui ne sont pas frivoles, c’est rarement celui de la Cour.

1913 (84.I, p. 78). — Il ne faut pas faire des préceptes que l’on ne puisse pas communément suivre :

io l’abstinence des femmes aux Chrétiens ; celle du vin aux Mahométans. Quand on a rompu les barrières, on s’enhardit, et on se répand sur tout le reste. Par cette raison, on ne doit faire des loix que sur

25 des choses importantes : car celui qui aura violé une loi inutile diminuera de respect pour celles qui sont nécessaires à la Société ; et, dès qu’il a cessé d’être fidèle, en violant un point, il suit sa commodité et viole tous les autres qui le gênent.