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1902(1345. II, f° 193). — L’Europe se perdra par ses gens de guerre.

Voici un fait qui fut étouffé dans le temps, et dont on n’a presque plus parlé.

En 1714 ou 1715, sur ce que l’on voulut, au lieu de l’argent, donner le pain aux soldats, ils s’écri- 5 virent de régiment à régiment, et, un beau jour, laissèrent là les officiers, en créèrent de leurs corps, montèrent la garde tout de même : les officiers restant chacun chez eux. Les places du Roi restèrent quatre jours dans leur pouvoir. Le maréchal de Mon- ’° tesquiou accommoda cela. Il leur parla. Un soldat fit une raye et lui dit : «Si vous passez cette raye, vous êtes mort. Parlez ! > Un soldat de Navarre ou autre régiment vint faire des propositions. Un soldat de Champagne lui donna un soufflet : «Il vous appar- 15 tient bien de parler, tandis que les soldats de Champagne, le premier régiment de France, sont ici ;» et poursuivit la négociation. Cela s’accommoda, fut tû et supprimé.

La garnison hollandoise à Lisle (sic) a fait de nos 2o jours, en 1737 (je crois), pareille chose : un régiment Suisse sortit et s’en alla.

Tant de troupes sentiront leur force quelque jour.

XVII. LÉGISLATION.

1903* (854. I, p. 543). — I^es hommes sont gou- 15 vernés par cinq choses différentes : le climat, les