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1899(561. I, f° 438). — La force de la France consiste en ce que la capitale est le plus près du côté le plus foible1. Cela fait qu’elle a plus d’attention à ce qui en demande davantage, et qu’elle peut mieux y envoyer du secours. b

1900* (1535. II, f°239). — La situation du royaume de France est fâcheuse en ce qu’elle a cent soixante et dix lieues de frontières à garder, cent soixante et dix places sur ces frontières, nonante-trois mille hommes pour garder ces places ; que l’argent qu’il 1o en coûte se consomme dans les extrémités du Royaume et ne revient plus ; qu’il lui faut un étatmajor, entretenir ces places ; qu’il [lui faut], outre cela, des troupes pour l’intérieur, pour former des armées ; qu’il ne faut pas moins de 25 à 3o,ooo 15 hommes de recrues tous les ans ; que les côtes de l’Océan sont près de deux grandes puissances maritimes et, par là, sont exposées ; qu’ainsi il faut une marine et garder les ports ; que ces côtes sont accessibles. Voilà donc des dépenses immenses 3o nécessaires !

Elle ne peut faire la guerre, qu’elle ne l’ait avec toute l’Europe.

Luxe de la Cour, nécessaire entretien (sic) de la Noblesse. — Facilité d’emprunter, qui fait qu’elle J5 emprunte.

L’Espagne n’a point besoin de places, point besoin d’une grande armée : elle se défend toute seule ; la