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est décidé au Conseil que les intendants ont raison. Ils disent qu’ils vont dans les provinces faire respecter l’autorité du Roi ; mais c’est l’autorité du Roi qui les fait respecter.

1871 (2066. III, f° 342 v°). — Quand les princes 5 voyagent, voilà l’Intendant qui fait paroître sur les chemins les habits neufs, la joye et tout ce qui peut montrer de l’opulence. Sur le chemin, c’est un pays de Cocagne ; à une demi-lieue au large, on meurt de faim. 1o

1872 (1353. II, f° 194 v°). — Je disois de l’intendant Boucher : tje veux bien que l’on donne la toutepuissance aux intendants ; mais, si l’on en fait des Dieux, il faut, au moins, les choisir parmi les hommes, non pas parmi les bêtes. » ’5

1873* (812.I, p. 52o).— Un ambassadeur ne peut être mis en jugement par le prince auprès de qui il est envoyé. La nature de ses fonctions le fait sortir, en quelque façon, de l’état civil, à cause du Droit naturel, par lequel les bouches sont scellées par la 2o crainte, et encore par le Droit des gens : car, comme on pourroit à tous les instants troubler ses fonctions par des accusations injustes, un prince libre parleroit par la bouche d’un homme qui n’auroit pas de liberté.

1874 (2133. III, f° 351). — Les ambassadeurs de i5 France sont très mal payés : le Roi est un géant qui se fait représenter par un nain.