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1855(432. I, p. 384). — Le cardinal de Polignac disoit qu’il n’y avoit d’heureux que les princes qui meurent de mort violente : ils suivent leurs fantaisies, ne pensent à rien. Mais les princes sages, 5 qui passent leur vie à prévoir, vivent longtemps et malheureux.

Mad" de Montespan disoit que le Roi politiquoit toujours avec elle.

1856(533. I, p. 426). — Quelle idée pour un prince 1o mourant de penser que son malheur va faire la félicité publique.

Cette idée fait si bien le désespoir des tyrans que

plusieurs, pour empêcher que le jour de leur mort

ne fût un jour de joye, ont ordonné que l’on exter

15 minât, ce jour-là, une partie de leur peuple, afin

d’empêcher que l’autre ne pût se réjouir.

1857 (476. I, p. 401). — Détrônement. — Un péché qui, dès qu’il est commis, devient une chose juste.

XI. MINISTRES ET AGENTS DU PRINCE.

2o 1858’ (813.I, p. 52o). — Plus le Prince a de grandeur, plus le Ministre est petit ; et plus le Ministre a de grandeur, plus le Souverain est petit.

1859(947. II, f° 20 v°). — Montrésor dit que le rapporteur de M. de Saint-Mars (sic) disoit qu’un