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siennes. Lors de l’ambassade de Philon, qui fut admis à son audience, l’Empereur, passant dans une galerie avec ses jeunes fous avec lui, dit à Philon : « Est-il vrai que vous ne mangez pas de cochon ?> 5 — « Ah ! Ah ! Ah !> dit l’Empereur en passant, et les gens de sa cour, de même.

1841* (766. I, p. 5o1). — Un prince écrivit cette lettre : « Je vous déclare que vous êtes devenu mon ami. Vous avez un si grand talent pour mettre ma

1o perruque et mes bas, que je vous aime en même temps que je vous admire. Vous ne me dites jamais que des choses agréables ; au lieu que ces animaux de ministres n’ont jamais que des propos impertinents à me tenir. Je ferois fort bien de vous

15 remettre le soin de mes affaires : mes ministres vous rendront compte ; vous me le rendrez. »

1842 (1123. II, f° 77). — Les Roix, avec tout cet attirail qu’ils se sont donné, ces gardes, ces officiers, cette maison, se sont réduits à être assujettis

2o à l’heure et à l’étiquette. Cela devient une grande louange pour un roi que d’être exact. Sa vie est devenue ses devoirs. Voilà ce qu’a gagné Louis XIV sur Henri IV : il perdit sa liberté, et son caractère de Roi a été aussi attaché à sa personne que sa

25 peau.

lS4S*fo.SS.II, f°21 vo).— Il ne faut jamais qu’un prince donne dans les détails. Il faut qu’il pense, et laisse et fasse agir : il est l’âme, et non pas le bras.