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819 (1384. II, f° 198). — Outre le plaisir que le vin nous fait par lui-même, nous devons encore à la joye des vendanges le plaisir des comédies et des tragédies.

820* (1558. II, f° 449 v°). — Contradiction de Pla- S ton, qui regarde les poètes comme pernicieux, et qui, d’un autre côté, dit que la principale cause de l’horreur qu’on a pour l’inceste vient des tragédies qu’on a vu jouer sur le théâtre.

821 (2076. III, f° 343 v°). — Les trois unités du 1o théâtre se supposent les unes les autres : l’unité de lieu suppose l’unité de temps : car il faut beaucoup de temps pour se transporter dans un autre pays ; ces deux unités supposent l’unité d’action : car, dans un temps court, et dans le même lieu, il ne 15 peut y avoir probablement qu’une seule action principale ; les autres sont accessoires.

822 (287. I, p. 309). — Il est impossible presque de faire de nouvelles tragédies bonnes, parce que presque toutes les bonnes situations sont prises par 2o les premiers auteurs. C’est une mine d’or épuisée pour nous. Il viendra un peuple qui sera, à notre égard, ce que nous sommes à l’égard des Grecs et des Romains. Une nouvelle langue, de nouvelles mœurs, de nouvelles circonstances, feront un nou- 25 veau corps de tragédies. Les auteurs prendront dans la nature ce que nous y avons déjà pris, ou dans nos auteurs mêmes, et bientôt ils s’épuiseront