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plupart des roix sont dévots1 ? C’est ordinairement par un malentendu. La dévotion leur permet la politique, et la politique, tous les vices : l’avarice, l’orgueil, la soif du bien d’autrui, l’ambition, la ven

5 geance. Que leur en coûte-t-il d’être dévots ? Ils seroient bien fous de se brouiller avec le Ciel pour rien, de renoncer vainement au plaisir d’espérer. De plus, ils sont graves dans la plupart de leurs actions. Or, se tenir dans une église avec gravité,

1o c’est être dévot2.

1834* (1453. II, f° 213 v°). — Le monarque despotique doit être religieux, sévère, juste. Si, avec cela, il est courageux, ce sera un héros : Cha-Abbas, Mahomet IId, Chambi, Aureng-Zeb.

1 3 1835(2146. III, f° 352).— Il n’y a pas de métier ordinairement plus facile que celui de roi, et quelquefois plus difficile.

1836(1 132. II, f°78). — Sur les écrits que milord

Townshend et M. Walpole faisoieht faire aux

3o Crafstman, et aux écrits de milord Bolingbroke, je

disois : « Les Roix sont forts quand ils décident, et

toujours foibles quand ils disputent. »

1837(1634. III, f° 1). — Il y a trois sortes de princes :

les uns ne se soucient que d’eux et n’envisagent leur

i5 état que pour eux, sans penser à leurs peuples ; les