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les loix ne sont que la volonté momentanée du Prince.

1822* (809.I, p. 517). — Dans les états despotiques, la tranquillité n’est point une paix : elle ressemble au silence de ces villes que l’ennemi est prêt d’occuper. 5

1823* (885. II, f 7 v°). — Gouvernements despotiques. — Ce n’est qu’à force de philosophie qu’un homme sensé peut les soutenir, et qu’à force de préjugés qu’un peuple peut les supporter. Ces sortes de gouvernements sont destructifs d’eux-mêmes. 1o Chaque jour les mène dans la décadence, et là il n’y a presque point de milieu entre l’enfance et la vieillesse. Il seroit plus difficile à l’Empereur de dépouiller de ses états le duc de Parme, qu’il ne l’a été à Mir-Weiss, avec 10 ou 12,000 voleurs, de 15 détruire le formidable Empire de Perse. La capitale a été assiégée ; les seuls bourgeois l’ont défendue, et, de toute cette puissance, l’héritier présomptif n’a pu amener que 2 ou 3,000 hommes à son secours.

1824* (1563. II, f° 451 v°). — Dans le gouverne- 2o ment despotique, le commerce est fondé sur la nécessité momentanée de ce que la nature demande pour se nourrir et pour se vêtir.

1825 (466. I, p. 395). — Nations qui vivent dans l’esclavage, où les hommes sont comme les bêtes, 25 dont le partage est seulement l’obéissance et l’instinct.