enfans au coin du feu. Il en est comme de ces contes que tout le monde sait, quoiqu’ils ne méritent d’être sus de personne : la beauté d’un meilleur n’étant pas si bien sentie par les gens grossiers. Moins on avoit 5 de livres, plus on avoit de ces sortes de traditions. Un Locman, un Pilpay, un Ésope, les ont compilés. Ils peuvent même y avoir ajouté des réflexions : car je ne sais chose au Monde sur laquelle un homme médiocrement moral ne puisse faire des spé : 1o culations.
C’est faire trop d’honneur aux fables que de penser que les Orientaux les ont inventées pour dire aux princes des vérités détournées : car, si elles pouvoient recevoir une application particule lière, on n’y gagnoit rien : car, dans ce cas, une vérité détournée ne choque pas moins qu’une directe, et souvent même choque davantage : car il y a là deux offenses : l’offense même et la pensée qu’a eue celui qui l’a faite, qu’elle trouveroit un 2o homme assez stupide pour la recevoir sans la sentir.
Que si ces vérités n’étoient que générales, il étoit
encore inutile de prendre le détour d’une allégorie :
car je ne sache pas qu’il y ait jamais eu de prince
"au Monde qui ait été choqué d’un traité de morale.
818 (1o52. II, f° 61 v°). —Les fictions sont si bien de l’essence du poème épique que celui de Milton, fondé sur la Religion chrétienne, n’a commencé à être admiré en Angleterre que depuis que 3o la Religion y passe pour une fiction.